Feu De Camp Et Gaz Lacrymo Place De La Sorbonne

Pour qu'un mouvement de grève continue même le we, il faut vraiment que ses acteurs soient motivés. Toute la soirée du vendredi, il y avait toujours au moins une centaine de personnes pour manifester sa solidarité et son soutient à l'égard de l'occupation de la Sorbonne. Un peu avant minuit, on pouvait estimer à 500 le nombre de personnes sur la place de la Sorbonne, réparties entre la rue Victor Cousin, face à l'entrée principale, et donc aux crs ; et sur le boulevard autour d'un grand feu. Une coordination d' "interluttants" est venue se joindre en fanfare aux étudiants, qui , il faut bien l'avouer, tentent parfois de rejouer mai 68 avec l'imagination en moins. ( que de palissades à tagger autour de la Sorbonne, Jussieu, etc.., et pas une seul "sous le bitume y a les pavés" ou "mettons fin à la Chiraquie afin d'entrer dans le Sarkoland") Malgré ça , l'ambiance est restée festive, jusqu'à ce que quelques jets de canettes sur les CRS servent de prétexte à l'évacuation de la place à la lacrymo... Il fallait nettoyer les environs de la fac avant de passer à l'intérieur plus tranquillement. Le reste du we a été marqué par un déploiement plus important de crs que de manifestants autour de la fac... mais ce qui est formidable, c'est qu'il y a toujours quelques dizaines de personnes, jamais les mêmes, pour entamer une action, qui reçoit le soutient discrêt des passants (si ça craignait autant, il n'y aurait pas eu autant de touristes que d'habitude sur le boul'mich toute l'après-midi !) Autant dire de suite que lorsque toutes ces actions isolées et séparées vont se réunir jeudi prochain, le gouvernement va pouvoir vraiment se faire du souci. Il lui faudra alors mettre en avant quelques casseurs pour espérer désolidariser l'opinion du mouvement... à moins que les violences policières ne fassent l'effet contraire, mais ce jeu peut-être dangereux. En attendant, salariés et lycéens (qui avons été bien baisés ces dernières années) mettons nous derrière les étudiants pour faire basculer ce gouvernemnt, ou au moins le faire renoncer à la précarité et l'exclusion, quand il prétend agir dans le sens inverse !